Philip Morris se bat pour un avenir sans fumée
Miguel Matos est le nouveau Managing Director Benelux chez Philip Morris International. Ce Portugais de 47 ans seulement, né au Mozambique, a déjà une carrière bien remplie chez le fabricant de tabac. Principalement dans les services financiers et dans plusieurs pays comme le Portugal mais aussi la Suisse et les îles Canaries. En janvier 2021, il a succédé à Nikitas Theophilopoulos. Il ne vit pas encore dans notre pays, "mais dès que cela sera possible après la crise du corona, j'envisage de m'installer à Bruxelles."
Monsieur Matos, quand verrons-nous IQOS dans les librairies belges?
Miguel Matos: "Il est en effet très regrettable que la Belgique soit l'un des tout derniers pays européens où IQOS n'est pas encore disponible. On estime que 14 millions de fumeurs dans le monde sont déjà passés à IQOS, ce qui en fait une meilleure alternative à la cigarette traditionnelle. Il s'agit du produit RRP (Reduced Risk Product) dont la croissance est la plus rapide au monde, et il est déjà vendu sur 66 marchés, dont 22 Etats membres de l'UE. Au Japon, où le produit a été introduit pour la première fois, IQOS détient aujourd'hui une part de marché de quelque 24 %. La barre des 10% a également été dépassée dans plusieurs pays européens. A l'exception du Luxembourg, ce produit est disponible dans tous nos pays voisins et nous avons également constaté une demande de la part des fumeurs en Belgique. Je veux donc faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que les fumeurs adultes de Belgique puissent eux aussi en bénéficier."
Qu'est-ce qui vous retient?
Matos: "Le fait que l'on ne puisse pas communiquer correctement à ce sujet. Ces produits nécessitent plus qu'un simple mot d'explication. Mais presque toutes les formes de communication sont interdites. La législation ne tient pas compte du besoin d'information qu'impliquent ces produits innovants. Le fumeur doit pouvoir recevoir les explications nécessaires afin de faire un choix éclairé. Tant que ce n'est pas possible, IQOS reste un grand point d'interrogation pour nous en Belgique."
Quelle serait cette explication?
Matos: "Nous voulons un avenir sans fumée, c'est certain. Comme dans d'autres secteurs, l'innovation et la technologie sont les moteurs de l'amélioration et du progrès. En tant qu'entreprise de tabac, nous voulons évidemment laisser la place à de meilleures innovations le plus rapidement possible. En effet, le tabagisme est principalement nocif en raison du processus de combustion, qui dégage de la fumée et de nombreuses substances toxiques. La nicotine n'est pas la principale cause des maladies liées au tabagisme, pas plus que le tabac lui-même. C'est la combustion qui l'est. En éliminant la combustion, des produits comme IQOS et les e-cigarettes évitent en grande partie les substances toxiques présentes dans la fumée du tabac. Cependant, il y a encore beaucoup de confusion à ce sujet, malheureusement."
Comment cela pourrait-il être clarifié?
Matos: "Le fait que les alternatives sans fumée soient nettement moins nocives que le fait de continuer à fumer est désormais confirmé par de nombreuses recherches indépendantes. Cette information doit atteindre les fumeurs, et les détaillants pourraient jouer un rôle crucial à cet égard. Ce sont eux qui connaissent le mieux leurs clients. S'il y a bien un endroit où les fumeurs adultes doivent être bien informés, c'est là. Il y a donc une énorme opportunité pour les détaillants et les gouvernements d'en profiter. Bien sûr, à condition que le gouvernement élabore un cadre juridique offrant aux détaillants les possibilités de communication nécessaires pour convaincre les fumeurs de franchir le pas.
En outre, IQOS est un produit entièrement nouveau. Il faut donc être capable d'expliquer ce que c'est, comment il fonctionne, comment on l'utilise... Bien que les alternatives sans fumée ne soient pas sans risque, il vaut mieux passer complètement à ces produits plutôt que de continuer à fumer. Que ce soit clair, notre objectif est d'arrêter de vendre des cigarettes dès que possible."
Les critiques se demandent pourquoi PMI n'arrête pas immédiatement la production et la vente de cigarettes
Matos: "Le passage à un avenir sans fumée ne peut se faire du jour au lendemain. Si nous arrêtons de vendre des cigarettes dès maintenant, nos concurrents et, pire encore, le marché illégal s'engouffreront dans la brèche. Mais nos intentions sont sincères et nous faisons de gros progrès. Les alternatives sans fumée représentent déjà plus d'un quart de nos revenus au niveau mondial. Malgré toutes les campagnes gouvernementales, une législation toujours plus stricte et des prix en hausse, il y a encore près de 2 millions de fumeurs en Belgique. Les mesures dissuasives jouent certainement un rôle, mais dans un cadre approprié, les produits sans fumée offrent une possibilité supplémentaire d'accélérer la réduction des dégâts causés par le tabac.
