LE LECTEUR VEUT LIRE LA PRESSE DE NICHE DE A - Z
Le libraire peut aussi profiter de son succes
Le magazine spécialisé en cyclisme Bahamontes est plus qu'un simple magazine sur le cyclisme. Le magazine aborde les histoires de vie sur et autour des courses, accompagnées de photos époustouflantes et d'une mise en pages forte. Bahamontes paraît quatre à cinq fois par an: une fois par saison et un numéro spécial par an. Les fondateurs Jelle Vermeersch et Jonas Heyerick nous racontent comment Bahamontes est né et pourquoi le magazine peut être un best-seller pour vous en tant que libraire.

VENTE FACILE
Les rédacteurs en chef notent que beaucoup de leurs lecteurs restent fidèles au marchand de journaux. Le rapport entre le nombre d'abonnés et le nombre d'exemplaires vendus en magasin est d'environ 50%. “Au début, nous pensions être très dépendants de la période de parution, mais au fil du temps, nous avons remarqué que les couvertures et les thèmes attrayants peuvent avoir une plus grande influence que seulement la période.“
50-50
“Nous vendons en moyenne 9.000 exemplaires, en magasin et sur abonnement. Dont environ 4.500-5.000 en magasin, donc environ 50%. Avec notre dixième numéro, intitulé 'Eddy', consacré à Eddy Merckx, les ventes en magasin ont atteint un sommet inattendu: 6.050 exemplaires. Ce fut et cela reste encore toujours notre meilleure vente d'un numéro en magasin à ce jour“, dit Jonas. Jelle complète: “C'est en partie aussi parce que Jonas participait alors à cette époque à l'émission sur le cyclisme Vive le Vélo. Nous avons remarqué qu'un certain buzz s'est fait autour de Bahamontes. Et en combinaison avec l'icône Merckx, ce fut pile dans la cible.“
Pas de machine de marketing
“Nous ne sommes pas très orientés marketing et nous n'avions certainement pas non plus de machine de marketing derrière nous. Nous avons donc dû nous faire connaître par le bouche-à-oreille. On dit que c'est la meilleure publicité, mais il faut une patience de fer. Notre démarrage a été difficile. On a fait des pertes, et donc, on avait toujours peur d'envisager le numéro suivant. Ensuite, nous devions appeler notre éditeur: “Pouvons-nous commencer le prochain numéro?“ C'était toujours avec un petit cœur serré. Quelques fois, nous avons été près de ne pas faire de numéro suivant. Cependant, nous avons eu la chance d'avoir la confiance de nos éditeurs.“
STIMULER LES VENTES

Depuis quelques éditions, Bahamontes travaille avec différents médias pour stimuler le lecteur. Par exemple, il y a un site web rénové où l'on peut lire des documents anciens et récents, on y fait aussi souvent référence à une application mobile avec des informations supplémentaires ou nous publions la première partie d'un article dans le magazine imprimé et la suite peut être obtenue sur le site. “Il est important d'être plus qu'un simple magazine, car une fois que le déclin d'un magazine est enclenché, il est extrêmement difficile de revenir en arrière. Nous voulons élargir la marque Bahamontes, et nous le faisons en réalisant toutes sortes de choses. L'année dernière, nous avons eu notre premier prix au Théâtre Minard à Gand, nous proposons des voyages à vélo, pour les cyclotouristes, nous avons aussi du matériel pour cyclotouriste, ... Nous voulons offrir une sorte d'expérience totale, dans le but de vendre autant de magazines que possible“, explique Jonas.
“Aujourd'hui, tous les medias sont personnalises: vous ecoutez la musique que vous aimez sur Spotify ou vous regardez les series que vous aimez le plus sur Netflix. C'est la meme chose avec les magazines“
L'ESSOR DU MARCHE DE NICHE

Et il n'y a pas que Bahamontes qui s'en sort très bien. La tendance qui veut que les magazines généralistes affichent des chiffres de ventes de plus en plus bas et que les magazines spécialisés s'en sortent mieux, se poursuit depuis un certain temps déjà. Le côté généraliste des magazines est-elle aussi leur faillite? “Le problème des magazines généralistes, c'est qu'ils sont submergés par la concurrence de leurs confrères, d'une part, et d'Internet, d'autre part. Tous les médias que nous utilisons aujourd'hui, sont plus ou moins sur mesure. Sur Spotify, vous écoutez la musique que vous aimez, sur Netflix, vous regardez les séries qui vous plaisent le plus, ou vous regardez des émissions de télévision que vous avez déjà enregistrées. C'est également vrai pour les magazines“, dit Jelle. “Le grand avantage des magazines de niche est que vous faites un magazine que le lecteur veut lire de A à Z. Pendant des années, j'ai lu des magazines généralistes, à 70% quand ils étaient bons et à 30% quand ils ne l'étaient pas. Faut-il dès lors payer 3 euros par semaine pour un magazine dont beaucoup d'articles vous intéressent moins?“
LA QUALITE AVANT TOUT
“Les magazines spécialisés doivent être d'une qualité irréprochable. C'est aussi souvent le problème avec les magazines généralistes. Ils essaient de travailler de moins en moins cher, ce qui entraîne une perte de qualité. De nombreux médias écrits n'en peuvent plus et je ne vois pas bien comment ils vont pouvoir être remis sur les rails. La qualité doit être là, et elle se retrouve parfois dans de très petites choses. Du papier sur lequel le magazine est imprimé, au design de la couverture et bien sûr à la qualité des articles, tout doit être parfait.“
NICHE DANS LE MAGASIN

“D'une part, nous aimons faire partie des magazines de cyclisme, et d'autre part, nous pouvons aussi nous retrouver entre les magazines un peu plus chers et exclusifs, c'est ce qui est difficile. Je suis convaincu qu'en tant que détaillant, vous pouvez répondre à la tendance actuelle. Au printemps, la Belgique devient accro du vélo, il faut profiter de cela. C'est le moment de mettre tous les magazines de vélo dans la vitrine du magasin ou de leur donner une place importante dans le magasin. En tant que détaillant, c'est certain que vous ne pouvez pas suivre tous les secteurs de près, mais lorsque la Coupe du Monde du Football bat son plein, vous devez mettre tous les magazines de football sous les feux de la rampe. Je suis certain que si mon fils et moi passons à ce moment-là devant une vitrine avec tous les magazines de football, je me sentirais presque obligé d'en acheter un“, sourit Jonas.
NAISSANCE PAR TATONNEMENTS
En 2012, un nouveau magazine de luxe a été publié, entrecoupé de toutes sortes d'histoires intemporelles sur le cyclisme. Avec l'accent mis sur les histoires, pas de énième avant-première pour le prochain Tour des Flandres ou le Tour de France. Les rédacteurs en chef Jonas et Jelle n'avaient au départ aucune idée du nom qu'ils pouvaient donner à leur magazine. Au cours d'une des séances de brainstorming, le nom de la légende du cyclisme Bahamontes est tombé, et c'est ainsi que le magazine est né. L'histoire des Bahamontes a commencé comme un projet de passe-temps qui a échappé à tout contrôle pour certains enthousiastes. Plus tard, ils ont décidé de faire les choses un peu plus professionnellement et Jonas Heyerick travaille à plein temps avec Bahamontes. On a tenté de dorloter le fan de football avec un magazine de luxe appelé Puskas, mais cela s'est avéré être un succès moindre. Les rédacteurs en chef des Bahamontes estiment qu'il y a de la place pour le magazine sur le marché néerlandais. L'éditeur a également annoncé qu'il souhaitait tenter d'exploiter le marché néerlandais. Bahamontes est publié par les éditions Cascade.