La consommation interieure evolue vers des achats plus dictes par le prix
Les producteurs sont la pour vous pendant la crise corona

La crise du coronavirus entraîne une évolution claire des besoins chez le consommateur. On ignore encore si celle-ci sera temporaire ou non. Mais aujourd’hui, le consommateur souhaite acheter autant que possible à un endroit, afin de devoir faire ses courses maximum une fois par semaine. Le trafic dans les supermarchés augmente aussi, tandis que celui dans les stations-services diminue. Le consommateur fait, en outre, à nouveau plus attention au prix pour ses achats, parce qu’il gagne peut-être temporairement moins. Pour ce qui est du tabac, cela implique un regain d’intérêt pour les cigarettes Value For Money et le tabac RYO et MYO.
Que reserve l’avenir?
Le secteur du tabac souffre particulièrement. Il n’y a, en outre, que peu, voire pas d’aide des autorités, qui continuent selon certains à privilégier la grande distribution plutôt que les petits indépendants. Que vous réserve le proche avenir, tant qu’il n’existe pas de vaccin contre le coronavirus? Difficile de dire pour le moment comment la crise influencera la vente de produits de tabac à long terme. Mais nous pouvons tenter un pronostic prudent pour les prochains mois. Kiosk s’est entretenu avec divers acteurs du marché pour voir quelles sont et seront les principales conséquences à court et moyen terme de cette crise.
La vente frontaliere en crise
La crise du coronavirus a tout d’abord chamboulé le rapport entre le marché intérieur et le marché frontalier. Le trafic frontalier belge est traditionnellement un marché important mais il est actuellement complètement à l’arrêt. Il n’y a, en outre, pas encore la moindre perspective de réouverture des frontières. Cela a un impact négatif non seulement sur les volumes vendus, mais également sur les recettes publiques via les accises. Un fumeur étranger n’ayant pas acheté sa marque favorite en Belgique pendant deux mois ne reviendra peut-être jamais. Ces volumes sont en tout cas perdus et de plus, ce consommateur a peut-être changé définitivement de marque. Cela profite aux grosses marques internationales. La situation sera plus difficile pour les marques locales plus petites. Toute la vente frontalière est en fait ramenée quasiment à zéro. Et reste à savoir quand cette vente reprendra. C’est sans aucun doute ici que la crise du coronavirus causera le plus de dégâts.
Le marche interieur profite
Achats en vrac
La vente de tabac dans le pays tourne d’autre part bien. La plupart des acteurs enregistrent même une légère hausse du chiffre. Les consommateurs ont, en effet, plus l’occasion de fumer chez eux qu’au travail, au café ou au restaurant. Fumer semble être le seul plaisir que certains consommateurs s’accordent encore.
Le nombre de déplacements au magasin reste toutefois limité. Le consommateur achète plus en vrac. Non seulement la nourriture, mais également le tabac. Enormément de dépenses pour les loisirs ont cependant disparu: moments au café et au restaurant, activités sportives, sorties en soirée, excursions ... Malgré la diminution de revenus, le consommateur dispose tout de même de plus de budget. Il n’y a pas encore de changements radicaux dans le comportement en matière d’achats, mais déjà bien de légères indications.
Plus de RYO/MYO?
Alors qu’on pourrait supposer que les consommateurs préféreraient directement des produits moins chers comme les cigarettes VFM et le tabac RYO et MYO, cette évolution est plus lente dans notre pays qu’ailleurs.
Certains gros acteurs remarquent dans d’autres pays, où ils disposent plus rapidement de données, que le segment MYO croît tout de même fortement. Cela sera certainement le cas en Belgique aussi, prédisent-ils, mais donc apparemment moins rapidement qu’ailleurs. Espérons que la librairie parviendra à s’adapter à temps. Sinon, ce volume ira à la grande distribution.

Evolutions au niveau des canaux
Concernant les canaux, nous notons aussi quelques évolutions, comme entre les magasins du même canal. Press Shop vend ainsi nettement moins dans les gares, les centres commerciaux, les hôpitaux et les magasins plus petits dans les villages vendent à présent souvent plus. Dans le canal du carburant et des night shops, nous observons de fortes diminutions. Cela est logique: les gens font moins de déplacements et sortent aussi moins souvent le soir. Reste à voir à quelle vitesse le consommateur ré-adaptera ce nouveau comportement en matière d’achats après l’assouplissement des mesures.
Les accessoires se vendent bien
La vente de certains accessoires pour fumeurs connaît une légère hausse. Les feuilles, tubes et filtres cartonnent. Comme le consommateur a plus de temps, il peut, en effet, aussi rouler lui-même ses cigarettes. En ces temps incertains, le consommateur a, en outre, plus tendance à chercher des alternatives moins chères. De plus, le marché international du cannabis devient aussi de plus en plus professionnel. Dans de plus en plus de pays, des voix s’élèvent pour la légalisation. Cela stimulera très certainement la vente de longues feuilles et de filtres.
Qui paiera l’addition?
Pour payer cette crise du coronavirus, on craint toutefois que les accises sur les cigarettes et le tabac soient augmentées lourdement. Cela serait cependant très néfaste car une importante partie de ces rentrées provient de la vente frontalière. En Belgique, ce serait une grosse erreur des autorités, sachant que des accises plus élevées entraîneraient plus de contrefaçon et une fuite vers des achats à l’étranger. Cela se solderait finalement par moins de rentrées pour les autorités mêmes. Les rares petits producteurs de tabac subsistant dans notre pays craignent en particulier ce scénario. Depuis trois ans, ils ont, en effet, déjà subi de fortes hausses d’accises et le ressentent plus durement que les gros acteurs internationaux. Ils demandent dès lors aux autorités de tenir compte de l’emploi et de la production locaux qu’ils garantissent.
Problème mondial
La pandémie est toutefois mondiale. Chaque pays est-il donc confronté aux mêmes problèmes? Au Grand-Duché de Luxembourg par exemple, le marché du tabac est complètement à l’arrêt vu qu’il dépend entièrement du trafic de transit. Mais les conséquences de la crise du coronavirus sont moins graves dans les pays où les produits et accessoires pour fumeurs peuvent être vendus via des boutiques en ligne. Les ventes en ligne prospèrent mais chez nous, cela est interdit.
Les producteurs sont la pour vous
Le retour à une économie fonctionnant normalement prendra des mois, et demandera beaucoup de patience et de sacrifices. Comme il y a aussi énormément de détaillants indépendants en Belgique, les conséquences de la crise seront plus importantes ici que par exemple aux Pays-Bas. Mais différents producteurs confirment qu’ils vous apporteront aujourd’hui et demain aide et conseils. Ils garantissent que la priorité absolue dans une situation normale consistera à continuer à suivre tous les clients, avec un soutien supplémentaire afin qu’ils puissent aussi faire tourner leur activité au plus vite à 100%.
Conseils et soutien
Concrètement, les représentants prodiguent par exemple des conseils professionnels. Les détaillants reçoivent des trucs et astuces pour booster le chiffre d’affaires de leur magasin. Mais des conseils sont aussi donnés concernant la sécurité du magasin. A court terme, du matériel de sécurité et d’hygiène sera fourni aux commerçants pour le personnel du magasin comme du gel pour les mains, des marquages au sol pour que les clients respectent la bonne distance, des plexiglas, du matériel de communication explicatif pour dans les magasins mêmes ... Les producteurs considèrent ceci comme un investissement à long terme dans leur relation avec les détaillants.
Kiosk s’est entretenu pour cet article avec:• Miguel Denys, Imperial Brands
• Filip Buntinx, British American Tobacco
• Jeroen Dhanens, Japan Tobacco International
• Pierre Deraedt, Philip Morris Benelux
• Johan Van der Bauwhede, Notebaert Produktie
• Philippe Vandenberghe, Stubbe Tobacco Trading
• Ben Koopmans, Vinche & Koopmans
• Alex van Veenendael, Mignot & de Block

