Le secteur des librairies et de la presse en détresse
Le monde politique réagit au Mémorandum de Perstablo et Vision Presse

Juste avant les élections du 9 juin, Perstablo et Vision Presse ont présenté conjointement leur Mémorandum 2024: Enrayer l'hémorragie des fermetures des librairies-presse en Belgique. L'objectif de ce mémorandum est de faire comprendre aux responsables politiques de Flandre et de Wallonie que l'avenir des marchands de journaux se joue à 5 contre 12. Le document a été imprimé à 2.500 exemplaires et envoyé à tous les bureaux des partis. Cinq d'entre eux ont répondu.
Le mémorandum aborde diverses questions et formule des propositions pour la prochaine législature 2024-2028. Ensemble, les deux fédérations représentent plus de 600 librairies-presse en Belgique. Dans cet article, nous vous proposons un résumé des principaux thèmes abordés et des réactions de nos représentants politiques.
Le problème
Dans notre pays, près de deux librairies-presse ferment définitivement leurs portes chaque semaine. Cette situation est problématique car les magasins de presse jouent un rôle essentiel en tant que points d'accès à l'information, à l'éducation, à la culture locale et nationale, mais aussi en tant que lieux de rencontre.
Mais à cause d'un tourbillon de nouvelles législations dans différents secteurs, de règles de plus en plus bureaucratiques et d'un manque flagrant de vision politique, plus de la moitié des magasins de presse indépendants de notre pays ont disparu en moins de 20 ans. Une triste réalité...
Le tabac
Chaque année, le gouvernement augmente les accises sur le tabac dans le cadre du plan anti-tabac et pour équilibrer le budget. Les accises s'appliquent aux cigarettes, au tabac, aux cigarillos et, plus récemment, aux produits de vapotage. La TVA est également ajoutée. Le solde du prix est le prix net partagé entre le fabricant, le grossiste et le vendeur final.
En Belgique, les taxes représentent plus de 87% du prix de détail. Ainsi, un paquet de cigarettes de 10 euros représente 8,70 euros de droits d'accises et de TVA. Les 1,30 € restants sont répartis entre le fabricant, le grossiste et le détaillant. La contribution à la directive européenne SUP exerce une pression supplémentaire sur la marge bénéficiaire des détaillants.
En outre, entre-temps, 1 cigarette sur 10 fumée en Belgique provient du circuit illégal. En 2022, les cigarettes illégales représentaient 9,8% de la consommation, contre 4,6% en 2021. Plusieurs centaines de millions d'euros de droits d'accises et de TVA échappent ainsi au Trésor public.
Proposition:
Notre système de taxation devrait se rapprocher du système français. Le système fiscal français comprend:
- des droits d'accises sur les produits du tabac;
- la TVA basée sur le prix de vente au détail;
- une remise brute versée aux débits de tabac;
Les débitants de tabac sont récompensés par une remise brute sur le prix de vente. La remise nette versée aux débits de tabac était de 8,15% au 1er avril 2023. Elle passera à 8,35% le 1er janvier 2025.
Outre les accises et la TVA, le gouvernement devrait, comme en France, fixer un taux de remboursement minimum pour les vendeurs finaux, ce qui obligerait les fabricants à maintenir un prix de vente au détail où ils ne contrôleraient que leur part de profit.
Les alternatives au tabac
Les alternatives au tabac sont-elles plus saines ou non? La réponse à cette question devrait déterminer la politique à suivre. En 2015, le Conseil supérieur de la santé a conclu que les dommages pour la santé sont principalement causés par l'inhalation des produits de combustion de la fumée du tabac et que la nocivité de la nicotine est assez limitée.
Et en 2022, il a indiqué que si le vapotage présente des risques, il est également moins nocif que la cigarette traditionnelle. L'e-cigarette, selon le Conseil, peut donc être une aide au sevrage tabagique complet, mais reste déconseillée aux non-fumeurs et aux jeunes en particulier.
Les alternatives au tabac telles que l'e-cigarette, les sachets de nicotine et le tabac chauffé (produits sans combustion) sont donc les meilleures options pour les fumeurs adultes qui souhaitent arrêter de fumer. Une réglementation adéquate signifie:
- que ces produits favorisent les fumeurs adultes, et;
- qu'elle reste suffisamment stricte pour empêcher les jeunes de s'en procurer.
Il n'y a que dans notre pays que le législateur a placé ces produits dans la même catégorie que le tabac traditionnel, que le tabac chauffé n'est même pas disponible dans notre pays et que les sachets de nicotine sont interdits depuis 2023. Ce même législateur oublie que
- 1 Belge sur 2 habite à moins de 50 km de la frontière nationale et peut donc rapidement traverser la frontière pour acheter ses produits préférés;
- ces mêmes produits interdits parviennent sans problème aux consommateurs via un colis postal chez le marchand de journaux.
Proposition:
Autoriser la vente de produits sans fumée dans les magasins. Une interdiction n'élimine pas la demande, bien au contraire. Elle entraîne un déplacement des achats vers des canaux non contrôlés.
De plus, ces produits doivent rester visibles dans les magasins, avec des avertissements sanitaires pour inciter les fumeurs à changer de mode de consommation. Un magasin de presse peut jouer un rôle positif dans le changement d'habitude nécessaire. De plus, ils ont l'habitude de procéder à des contrôles d'âge.
Mais le gouvernement doit leur donner la possibilité d'informer objectivement les fumeurs. Cependant, les fumeurs d'aujourd'hui ne sont pas soutenus dans ce changement.
Ce qui attire également l'attention, c'est le contrôle lamentable des night shops. Des contrôles stricts et l'application des lois existantes sont nécessaires, et tous les magasins devraient être égaux devant la loi.
Enfin, le niveau des accises sur ces produits doit rester acceptable. Le changement ne doit pas être entravé financièrement.
B18

B18 se présente comme un réseau responsable qui s'engage à respecter une charte claire et conforme à la loi. En effet, les pouvoirs publics doivent pouvoir faire confiance aux détaillants qui vendent des produits non destinés aux mineurs. La vérification de l'âge ne se fait pas partout.
Il est utile que les pouvoirs publics n'aient à contrôler qu'un réseau identifié comme responsable, identifiable par un label.
Proposition:
Le réseau de vente de tabac doit être drastiquement réduit et, comme en France, affecté à des commerces dits essentiels comme le réseau des librairies-presse. Les magasins de ce réseau doivent signer une charte; ceux qui ne le font pas ne peuvent prétendre au label de vente responsable après contrôle.
Perstablo et Vision Presse demandent que le gouvernement reconnaisse officiellement le label B18 et sa charte, et qu'il l'associe à toutes les législations qui le concernent
L'utilisation de systèmes de reconnaissance faciale est également encouragée. Les fédérations ont récemment lancé une charte sous le label B18 et encouragent leurs membres à la signer. La charte définit les conditions d'obtention du label B18. La charte doit être re-signée par tous les membres chaque année, car elle est mise à jour annuellement pour refléter les nouvelles lois.
Les fédérations demandent que le gouvernement reconnaisse officiellement le label et sa charte et qu'il soit lié à toutes les législations qui le concernent. À cela s'ajoute la réduction du nombre de points de vente de tabac (suppression des points de vente et des night shops).
Bpost
Le contrat de gestion entre Bpost et l'État prévoit la création de points postaux, en plus des bureaux de poste qui sont de plus en plus souvent fermés. Il s'agit d'entreprises locales qui gèrent un service de colis et de lettres. De nombreux magasins de presse sont des points postaux. Pour cette concession, ils paient une cotisation semestrielle de partenaire à Bpost.
En ce qui concerne la partie courrier, Bpost est le seul acteur dans les librairies-presse. Ce n'est pas le cas pour les colis, ce qui met la concurrence à rude épreuve et les prix sous pression.
Le tarif d'un atelier de presse est lié à une liste de prix, tant pour les lettres que pour les colis. Toutefois, au fil des ans, Bpost a supprimé des avantages financiers tels que le loyer, la formation, les tests de connaissances et les primes de vente.
Proposition:
L'État étant actionnaire de Bpost, il doit privilégier la viabilité des petites entreprises qui tissent des liens sociaux avec la population. Toute modification du système d'affectation doit faire l'objet d'une concertation avec le secteur et les représentants des fédérations d'entreprises de presse.
Les fédérations souhaitent également qu'une compensation équitable soit accordée aux points de vente postaux, approuvée par le conseil d'administration, après consultation des acteurs du secteur. Enfin, la priorité devrait être donnée à l'ouverture de points de poste dans un magasin de presse, qui est beaucoup plus ancré dans la société qu'une grande chaîne de magasins.
Les paris sportifs
Lorsque le législateur a autorisé les librairies-presse à proposer des paris sportifs en tant qu'activité complémentaire en 2019, c'était dans l'intention de les aider à compenser en partie la baisse des ventes d'articles de presse imprimés. Il était également prévu de n'autoriser cette activité qu'aux magasins de presse.
Mais qu'est-ce qu'un magasin de presse? L'absence de définition et de critères pour une activité complémentaire, ainsi que la fixation des réponses dans une législation contraignante, ont conduit à la création de pseudo-boutiques de presse.
En 2022, le problème a été abordé, mais n'a été que partiellement résolu. Le terme "librairie-presse" a été défini et des critères financiers ont été imposés, mais des restrictions ont également été ajoutées, ce qui a fait perdre de vue la noble intention. Ces restrictions ont poussé de nombreux acteurs à se tourner vers les canaux en ligne, où le contrôle est encore plus limité. En Belgique, il existe plus de 1.000 sites illégaux accessibles à tous.
Proposition:
Un magasin de presse doit pouvoir présenter un chiffre d'affaires presse annuel supérieur à 25.000 euros, ce qui équivaut à un chiffre d'affaires journalier moyen de 75 euros. En outre, le chiffre d'affaires annuel obtenu grâce aux ventes de paris sportifs ne devrait pas être limité (250 000 euros).
Il ne devrait pas non plus y avoir de contrôle EPIS (Excluded Persons Information System) dans les librairies-presse, puisque la mise maximale est fixée à 200 euros et que c'est le vendeur de presse qui remet le ticket aux joueurs (vérification de l'âge). Et la charte B18 devrait être imposée aux librairies-presse qui vendent des paris sportifs.
Les sites illégaux doivent également être combattus, en collaboration avec les banques, les institutions financières, les opérateurs de télécommunications et la Commission des jeux de hasard.
Définition de la librairie-presse proposée dans le mémorandum
Une librairie-presse est un magasin disposant d'un assortiment d'au moins 200 publications quotidiennes, hebdomadaires et mensuelles différentes avec une date de publication actuelle, qui doit réaliser un chiffre d'affaires annuel minimum de 25.000 euros et dont au moins 50% de la surface du magasin est réservée à l'exposition de la presse et de:
- livres
- articles de papeterie
- cartes de vœux
- produits du tabac et accessoires
- le vaping et tous les nouveaux produits liés à la consommation de nicotine
- la fourniture de produits de la Loterie Nationale
- jeux de hasard et paris sportifs
La mention 'spécialiste' peut être ajoutée à la librairie-presse de titres si elle propose plus de 400 titres.
Réactions du monde politique
Wallonie: Les Engagés et DéFi
Les Engagés, l'ancien cdH et l'un des grands gagnants des élections en Wallonie, veulent soutenir une approche proactive pour diversifier les sources de revenus. Un soutien structurel ciblé est nécessaire pour moderniser l'atelier de presse et assurer son avenir.
Le parti envisage des subventions pour l'innovation des produits et des services, des investissements dans la sécurité des locaux et la formation des propriétaires et du personnel aux nouvelles pratiques commerciales et numériques.
La définition de ce qu'est un magasin de presse est accueillie favorablement. Le parti est conscient que l'absence d'une telle définition a causé beaucoup de dégâts. Pour DéFi, même la proposition de définition d'une librairie-presse, telle que décrite dans le mémorandum, ainsi que la référence aux 'spécialistes', doivent être pleinement soutenues.
En ce qui concerne le tabac et ses alternatives, les deux parties sont moins enclines à accepter les lamentations de l'industrie. Pour des raisons de santé publique, il devrait y avoir une génération sans tabac d'ici 2040. Il convient d'aider les fumeurs à arrêter de fumer et de dissuader les non-fumeurs de commencer à fumer. La prévention est cruciale, d'où l'importance que les parties attachent aux mesures anti-tabac. 
Pour réduire la production et la vente illégales, Les Engagés souhaitent renforcer considérablement les moyens de répression. D'ici 2030, un milliard d'euros supplémentaire devrait être mis à la disposition de la justice et de la police.
DéFi constate que plus de 20% des cigarettes vendues en Belgique échappent à l'impôt et que le circuit illégal est donc florissant. Les alternatives légales au tabac doivent être soutenues, mais aussi strictement contrôlées.
Les prix doivent continuer à augmenter pour accroître les marges sur les ventes. Cette augmentation globale des prix doit être intégralement répercutée sur les vendeurs pour compenser l'augmentation des coûts de vente. Et si une augmentation n'est pas possible, le parti veut permettre une plus grande déductibilité de l'investissement nécessaire au stockage des produits (par exemple 120%). Le parti est également favorable à la proposition B18.
Le rôle du marchand de journaux en tant que service de livraison de colis peut également être renforcé si la livraison de colis dans les dépôts locaux est moins chère que la livraison à domicile. Les points de poste doivent être indemnisés de manière juste et équitable. La procédure de fixation des prix doit faire l'objet d'une concertation avec toutes les parties prenantes. Enfin, DéFi souligne que les librairies-presse doivent être prioritaires lors de l'ouverture d'un point de distribution.
Flandre: N-VA, Vlaams Belang et Vooruit
N-VA
La N-VA est favorable à la définition proposée d'un atelier de presse. La N-VA souhaite également entamer un dialogue sur le système de taxation des produits du tabac, mais le parti n'est pas favorable à une réduction des accises sur le tabac. Elle croit aux produits de vapotage comme alternative à la cigarette et comme outil de sevrage tabagique, mais les jeunes doivent être protégés contre cette pratique.
En ce qui concerne le vapotage: "Il existe suffisamment de preuves scientifiques montrant que son utilisation est moins nocive que le tabagisme. Toutefois, il n'est pas sans risque et il convient donc d'empêcher les jeunes de commencer à l'utiliser".
Concernant le tabac chauffé et les sachets de nicotine: "L'impact sur la santé n'est pas suffisamment clair. Les sachets de nicotine sont également dans l'œil du cyclone. Toutefois, cette discussion ne se pose pas pour l'instant, car ces deux produits ne sont pas présents sur le marché belge." Le parti n'aborde pas l'observation selon laquelle les sachets de nicotine sortent par le biais de colis postaux dans les kiosques à journaux.
Concernant Bpost: "Bpost est une entreprise publique autonome qui assume l'entière responsabilité de ses activités quotidiennes. Pour construire une relation durable avec ses partenaires, il est important de payer une redevance basée sur le marché pour les services. Quant à la sélection des points postaux, c'est à l'entreprise de faire une analyse." Ensuite, la N-VA préfère un magasin de presse.
Concernant les paris sportifs: "La lutte contre les sites web illégaux doit être une priorité. Cependant, pour assurer une protection optimale des joueurs, nous pensons qu'il est essentiel que les contrôles EPIS s'appliquent également dans les librairies-presse. En outre, sans EPIS, les marchands de journaux ne peuvent pas savoir si un joueur a déjà eu des problèmes de jeu ou s'il participe à un programme de médiation de dettes.
La N-VA est favorable à des règles du jeu équitables.
Le Vlaams Belang
Le Vlaams Belang préconise l'abolition des subventions aux journaux et du régime fiscal favorable aux entreprises de médias, car ils font obstacle à une diffusion équitable et objective de l'information. Le parti préconise la consultation de toutes les parties prenantes afin de convenir d'une répartition équitable des marges bénéficiaires entre les différents maillons.
Tant pour la vente de titres d'information que pour la distribution de paquets et la vente de tabac et de produits de loterie, les librairies-presse ont droit à un pourcentage correct de compensation.
La proposition de faire du magasin de presse le responsable de la vente de tabac et d'alcool, ainsi que des billets de loterie et des paris, peut présenter certains avantages. En effet, l'utilisation de ces produits peut favoriser la dépendance ou présenter des risques pour la santé.
Des contrôles sociaux et d'âge sont donc souhaitables et le magasin de presse est bien placé pour cela. L'introduction d'un label de qualité pour une vente contrôlée pourrait être un outil utile pour assurer le respect de la législation.
Vooruit
Vooruit est très clair sur les paris sportifs: ils n'ont pas leur place dans les librairies-presse et le parti préfère donc les voir disparaître des magasins. "Il y a aujourd'hui une épidémie de paris et, en plus, il y a beaucoup moins de contrôle et de protection dans les librairies-presse.
En ce qui concerne les produits du tabac, le parti estime qu'il est juste d'en réglementer la vente. Vooruit a l'ambition explicite de parvenir à une génération sans tabac. "Nous devons donc tout mettre en œuvre pour y parvenir. Les produits du tabac, tels que les sachets de nicotine, le snus et le tabac chauffé, donnent aux gens un faux sentiment de sécurité. Nous ne connaissons pas encore très bien les conséquences à long terme, mais ce que nous savons au moins avec certitude, c'est qu'il s'agit de produits qui créent une forte dépendance."
"L'e-cigarette peut jouer un rôle dans le sevrage tabagique, mais il est important qu'elle ne devienne pas un tremplin pour les personnes qui ne fumaient pas encore. L'e-cigarette est très attrayante, surtout pour les jeunes, avec toutes sortes de couleurs et d'arômes. Nous devons protéger les jeunes contre cela."
Vooruit, quant à lui, continue de croire fermement que le magasin de presse est un élément essentiel du tissu social de la société.
Les hommes politiques en visite
Peu de représentants politiques connaissent la situation désastreuse des librairies-presse. Le directeur de Perstablo, Erik Van Olmen, également propriétaire de De Koerant, l'a bien compris lorsqu'il a invité Jinnih Beels (Vooruit) et Paul Van Tigchelt (Open Vld) dans son magasin au début du mois de juin. Erik avait également rendu visite à Koen Metsu, maire N-VA d'Edegem et député fédéral, pour lui expliquer les problèmes. À ces deux occasions, les hommes politiques se sont montrés ouverts à la discussion. Et ont promis de chercher des solutions.
Dans le magasin d'Erik, ils ont parlé de la réglementation et de la vente aux jeunes de moins de 18 ans, de la traçabilité et de son contrôle - ou mieux: de son absence de contrôle -, des conséquences de l'interdiction des présentoirs et de l'afflux de vapes illégales, de sachets de nicotine et d'autres produits à base de nicotine par l'intermédiaire de cow-boys sur le marché et du circuit en ligne.
"Ce n'est pas parce qu'on vend 15% de cigarettes en moins dans notre pays qu'il y a moins de fumeurs"
Erik Van Olmen - Directeur de Perstablo
Aller de l'avant?
Erik sur le track & trace: "Quel est l'intérêt de l'introduire pour les cigares s'il n'y a pas encore de contrôle sur les cigarettes?"
Les deux hommes politiques à propos de l'interdiction des présentoirs: "Cela ne peut pas être un gros investissement, si?"
Les deux hommes politiques étaient peut-être un peu naïfs, mais ils ont fini par se rendre compte que l'interdiction d'étalage représentait un investissement lourd pour le marchand de journaux.
Van Tigchelt ignorait également qu'une cigarette fumée sur cinq dans notre pays n'avait pas de bandelette fiscale. À sa décharge, tous deux ont accepté l'invitation d'Erik. "S'attaquer au commerce illégal de cigarettes est important pour la justice", a ajouté M. Van Tigchelt, "mais le problème de la drogue l'est encore plus."
Enfin, Erik a transmis le message suivant aux deux représentants politiques: "Ce n'est pas parce qu'on vend 15% de cigarettes en moins dans notre pays qu'il y a moins de fumeurs. Il y a des réseaux entiers qui organisent le transport depuis le Luxembourg. Ce sont des achats légaux mais aussi des revenus en moins pour l'État. À l'heure où la Belgique est mise en cause par la Commission européenne pour son déficit budgétaire, c'est peut-être encore un problème à ne pas négliger."
Bonne nouvelle, les services d'études du Vooruit, de l'Open-Vld et de la N-VA ont été invités à étudier activement toutes les questions relatives à l'avenir du magasin de presse. Une réunion avec Perstablo est prévue en septembre 2024 pour discuter de la situation.
Affaire à suivre ...

