LE TABAC EN VOLUME GARDERA SA RAISON D’ETRE DANS VOTRE RAYON
Baisse de la vente du tabac Myo et du tabac en volume
Il n’est pas exagéré de dire que les ventes frontalières ont également plongé dans le rouge en 2018. La baisse de la vente de tabac à nos frontières françaises, hollandaises et anglaises connaît diverses causes. Et le marché ordinaire n’a pas non plus connu une situation très aisée l’année dernière. Ici, les hausses constantes des accises ont joué un grand rôle. Quel est l’état des lieux de l’actuel marché du tabac MYO et du tabac en volume dans notre pays?
PERTINENCE DU TABAC EN VOLUME
Le tabac MYO et le tabac en volume étaient le remplaçant idéal de la cigarette pour les fumeurs sensibles au prix il y a quelques années. Entre-temps, l’e-cigarette est surtout devenue une alternative. Certainement aussi parce que le prix du tabac a fortement augmenté en Belgique ces dernières années. Cependant, le tabac MYO et le tabac en volume ont toujours pour but de proposer aux petits commerçants une solution valable qui satisfait à leur sensibilité au prix. Vu que le prix des articles pour fumeur continuera d’augmenter, e.a. par la hausse annuelle des accises, le tabac en volume aura toujours sa raison d’être dans la catégorie des articles pour fumeur, et donc aussi dans votre rayon. Le consommateur continue aussi de choisir des conditionnements sans cesse plus grands.
BAISSE TOTALE DE -9%
Les chiffres des fabricants de tabac indiquent que le marché global du tabac MYO et du tabac en volume en Belgique a baissé de 9% (marché total, y compris le tabac RYO ou tabac à rouler: -15,6%). Les ventes frontalières françaises et le marché ‘domestique’ ont baissé de respectivement 7,8% et 7,7%. Les ventes frontalières anglaises ont surtout reculé (surtout RYO, avec -60%), tout comme aux frontières hollandaises (RYO et MYO/volume ensemble, respectivement -40% et -27%). Et cela explique la baisse générale de 9% pour cette catégorie du marché belge total. Il n’est pas exagéré d’affirmer que les ventes frontalières subissent une forte pression. Dans le segment du tabac MYO et tabac en volume, on peut encore distinguer la vente du tabac MYO (env. -15%) et du tabac en volume (env. -5,4%). Cette baisse se poursuit en 2019. Fin février, le marché du tabac total, y compris RYO et RYO Virginia, avait chuté de 20%.
CAUSES DE LA TENDANCE BAISSIERE
Brexit et accises
De nombreuses causes expliquent ces chiffres négatifs: le Brexit, mais aussi le gouvernement qui augmente trop vite les prix du tabac par rapport aux cigarettes, ce qui réduit encore la différence de prix entre les deux. Avec comme conséquence une forte pression sur les ventes frontalières, la pression sur les marges et la transition du tabac vers l’e-cigarette, voire la cigarette classique.
Moins de ventes frontalières
Le nombre d’Anglais et de Français qui s’approvisionnent dans nos magasins frontaliers baisse d’année en année, notamment à cause des hausses de prix, certainement par rapport à nos pays voisins. Ces ‘touristes du tabac’ se rendent désormais au Grand-Duché du Luxembourg. D’autre part, il y a eu les attaques et les contrôles frontaliers plus sévères. Si les contrôles sont moins sévères et moins fréquents aujourd’hui, le marché ne s’est pas rétabli quelques années plus tard et s’est irrémédiablement déplacé. Par ailleurs, le Brexit est annoncé et la livre a dévalué par rapport à l’euro. Les touristes anglais achètent moins pour le même montant à Adinkerke. La conséquence: le marché du tabac RYO Virginia y a baissé à chaque fois de plus de 30% ces deux dernières années, quand même de sérieux revers. Même scénario mais moins spectaculaire à la frontière française. Bien évidemment, cette baisse a aussi des conséquences négatives pour le trésor belge. Toutefois la vente frontalière reste une part importante de la vente totale. La différence de prix avec par exemple la France s’atténue mais elle subsiste.
PAS DE TRAITEMENT EGAL
Certains fabricants tels que Stubbe Tobacco Trading estiment toutefois illogique de percevoir de lourdes accises sur les cigarettes et le tabac alors que les cigarettes électroniques en sont exemptées. Et ils réclament la clarté d’urgence. L’e-cigarette veut visiblement être une cigarette bon marché alternative et grignote la part de marché des cigarettes Value For Money et du tabac MYO/volume. Il serait logique de voir l’e-cigarette aboutir dans cette catégorie de la cigarette. Les cigarettes électroniques sont bel et bien régies par la même législation que les autres produits de tabac mais peuvent encore lancer divers goûts. Stubbe Tobacco Trading demande que le gouvernement adopte une position claire.
D’autres acteurs voient les choses autrement. Des fabricants tels que Japan Tobacco International, Imperial Tobacco et British American Tobacco ont déjà lancé des systèmes POD fermés (JTI avec Logic Compact, ITB avec Myblu, BAT avec Vype ePen3) ou en ont l’intention, ou sont actifs dans le segment du marché Heat Not Burn (PMI avec IQOS, mais pas encore en Belgique). Ils voient l’e-cigarette comme une alternative tarifaire pour le fumeur de cigarettes ‘combustibles’. Ils la considèrent bel et bien comme une alternative moins nocive capable de procurer la même satisfaction avec un large assortiment de saveurs.
Andere spelers zien het weer anders. Fabrikanten zoals Japan Tobacco International, Imperial Tobacco en British American Tobacco lanceerden al gesloten POD-systemen (JTI met Logic Compact, ITB met Myblu, BAT met Vype ePen3) of zijn dat nog van plan, of zijn actief in het segment van de Heat Not Burn-markt (PMI met IQOS, maar nog niet in België). Zij zien de e-sigaret niet als een prijsalternatief voor de roker van ‘combustible’ sigaretten. Zij zien dit wel als een minder schadelijk alternatief dat dezelfde bevrediging kan geven met een ruim assortiment aan smaken.
Le tabac en volume continuera de contribuer a la frequentation assidue du magasin. Les fabricants constatent surtout l’attrait des formats les moins chers (out pocket), et donc attirent surtout les plus petits (30g tins)
EVOLUTION
Le tabac MYO et le tabac en volume continuent de générer un trafic et de contribuer à la fréquence de visite des magasins. Les fabricants constatent surtout l’attrait des formats les moins chers (out of pocket), et donc surtout les formats les plus petits (30g tins).
D’autres se concentrent surtout sur le MYO et veulent ainsi se distancier du tabac expansé en volume. Chez CTS Tobacco par exemple, on a résolument choisi le tabac non expansé dans leur segment MYO Vasconha.
Dans cette catégorie, on note toutefois que la popularité du tabac en volume continue de croître, totalisant presque 70% du segment total. La plupart des fabricants se concentrent sur ce segment partiel: ces produits représentent presque 3/4 de leur offre MYO.
LEGISLATION
Aide des fabricants
Le Plain Packaging arrivera certainement en Belgique, pour les cigarettes et pour le tabac, tout comme le Track & Trace. Mais l’évolution dans d’autres marchés a montré que le Plain Packaging n’a pas eu d’impact (direct) sur les volumes.
Mieux encore, les fabricants continuent de proposer de nouveaux lancements et des innovations, même sur le marché Plain Pack. Le fait est que l’offre complète sera moins évidente pour le consommateur. Le commerçant devra informer correctement son client, encore plus qu’avant. La nouvelle législation perturbera aussi en profondeur le processus de commande et la manutention chez le détaillant. Cependant les fabricants offriront une formation et une aide là où cela est possible. De plus, on travaillera plus que jamais soit sur le prix, soit sur la qualité. Seuls ces deux critères différencieront une marque. Toutefois le gouvernement ignore quelques conséquences alarmantes.
L’industrie de la contrefaçon
Les paquets neutres apportent de l’eau au moulin de l’industrie de la contrebande et de la contrefaçon. Les paquets Plain Packaging sont plus faciles à copier, mais le gouvernement estime que ceci est un raisonnement fallacieux de l’industrie. Or les cigarettes et le tabac de contrebande ou de contrefaçon alimentent des groupuscules criminels, voire terroristes. En témoignent les petites usines clandestines régulièrement fermées dans notre pays. La Belgique n’est donc plus seulement un pays de transit mais également un pays de production de cigarettes illégales. Mais on ne s’en soucie guère à Bruxelles. Les paquets neutres sont devenus un dossier symbolique. Mais le gouvernement oublie la perte de recettes. Car on ne paie pas de TVA ou d’accises sur la contrebande ou la contrefaçon.
